Dimanche 25 septembre, Olivier de La Blanchardière et moi quittons Lamballe alors que Cécile prend la direction de Paris en raison d'une conférence importante à laquelle elle doit participer. Nous atteignons Brest le soir et rejoignons le voilier nuitamment après un premier restaurant au Moulin Blanc.
Le voilier nous attend sagement à son poste sur la digue, là où nous l'avions laissé avec Cécile à la mi-septembre.
Lundi nous attendons un coup de vent et de la pluie et profitons d'attendre l'arrivée de Nicolas de Rémur pour faire quelques courses et s'occuper de réparer le ridoir de l'étai volant. Après avoir cherché, nous avons été dirigés vers "Iroise Gréement".
Nous avons découvert un atelier remarquable, disponible et cherchant à résoudre notre problème le plus simplement et dans les temps (hypothèse : départ mercredi matin). Après avoir vu notre ridoir, le verdict fut sans appel : les filières qui entrent de chaque coté du ridoir ne sont pas les mêmes : celle qui est au point d'amure est compatible, celle qui est sur l'étai est d'un autre modèle. Aussi, le filetage n'a pas résisté au temps. Aussitôt le constat établi, aussitôt en route pour trouver les pièces pour poser le nouveau ridoir pélican !
A 14h30, nous sommes à la gare pour récupérer Nicolas puis faire le complément d'avitaillement, si le trajet devait être looooong ! Dîner à bord le soir.
Le lendemain nous effectuons quelques bricolages avant le départ en attendant que le coup de vent passe. Conformément à ce qu'il nous avait dit, Iroise Gréement vient poser le ridoir en début d'après-midi, sous une pluie battante... Puis le soir nous en profitons, maintenant que tout est calé, pour faire un petit coup de l'étrier avec des bulles, en d'autres termes boire un coup à la veille de la mise en 2ème section !
Ce mercredi matin, temps de m... mais le vent semble s'être orienter comme la MTO l'indique depuis 3 jours. Je suis passé des prévisions GFS (grande maille et 16 jours) à Arpège Europe (maille plus fine et 96 heures), elles concordent bien. Nous décidons d'y aller.
Ainsi nous voila en route pour passer le raz de Sein à l'étale de basse mer. Le temps est vraiment pourri mais l’enthousiasme est au rendez-vous. Pour être sûrs d'être au rendez-vous à la bonne heure, nous nous aidons du moteur pour sortir du goulet de Brest. Le vent est pleine face. Ensuite, après avoir passé le Toulinguet, le vent sera de travers puis grand largue.
La descente vers le Raz se passe fort bien, avec une houle NW, mer 3 - 4, ainsi qu'un vent bien établi à 20 kts. Nous passons le sémaphore de la Chèvre. Son équipage nous avait fort bien accueilli dans mes fonctions antérieures lors d'une visite avec le VAE Olivier Lebas, préfet maritime. Je l'appelle comme je lui avais promis de le faire. Nous échangeons quelques mots et lui donne mes intentions. Je joins ensuite Olivier pour qu'il les connaisse aussi. Nous allons passer les prochaines heures sur son domaine.
Le raz est franchi sans histoire, cap sur la Corogne. Le vent se renforce à NW 20-25 kts, mer 3 - 4, des grains sont en préparation, Olivier, le nôtre, vient de rejoindre sa couchette. Nous serons deux à faire le quart, Nicolas et Nicolas !
Nous avançons sous génois enroulé et la GV également. En la réduisant dans une saute de vent, j'ai fait sauter la drisse, qui fait également fonction de hâle-bas, de la gorge de sa poulie avec pour résultat la poulie abîmée et la gaine de la drisse arrachée... On gardera ce réglage jusqu'à la fin sans y toucher, de peur de se retrouver avec la GV entièrement déroulée et hors contrôle.
Le voilier avance bien avec cette houle de 3/4 arrière. L'éolienne ronronne. A l'approche des grains, elle monte dans les tons signe du vent qui forcit. Nous aurons jusqu'à 45 kts dans les rafales sous les grains. A bord, la vie rythmée par les quarts s'organise et Sea You trace sa route. Le voilier est stable et sûr. Nous ne toucherons pas au réglage des voiles sur les 300 derniers nautiques.
Durant la nuit du 28 au 29, durant mon quart, nous montons jusqu'à 14.2 kts en faisant des moyennes supérieures à 10 kts. Durant les premières 24 heures nous effectuons presque 190 nm.
La seconde journée s'effectue dans des conditions similaires qui vont en s'améliorant un peu, nous allons suffisamment vite pour rester de longs moments de conserve avec les cargos.
Le vent faiblit le 29 après-midi, nous sommes à une soixantaine de nautique au nord du cap Ortegal, suivi par Jérôme Picard, à bord de Picaso, son voilier de 15 m. Il nous appelle à la VHF et devisons quelques minutes : dentiste, il effectue une croisière humanitaire vers le Cap Vert.
La nuit arrive, nous sommes devant le cap en direction de la Corogne. Le vent faiblit encore et nous perdons beaucoup de temps. Je pensais arriver vers 5h00 du matin...
La Corogne - Saint-Jacques
C'est finalement le 30 matin, vers 10h00, que nous accostons dans la marina du centre-ville de la Corogne. Nous avons traversé le golfe en 46h00 depuis le Raz de Sein, à 7 kts de moyenne. Honorable, me semble-t-il.
La journée est consacrée à la remise en condition, à la réparation de la drisse de l'enrouleur de grand-voile. Nous y passons un temps fou car l'accès est difficile, il faut démonter des caches soudés par la corrosion. Le passage des drisses compliqué. Heureusement nous étions trois, comme les pêcheurs de Groix ! Ce temps de repos me donne l'occasion de consulter quelques instants le blog de mon excellent ami général britannique jeune retraité, Nick Nottingham. Cela me permet de me rappeler quelques souvenirs concernant la poursuite de la croisière dans les rias. je récupère ainsi quelques idées.
Le 1er, tout est remonté, on a détordu la poulie, il ne reste plus qu'à accueillir Cécile qui arrive par l'avion du soir à l'aéroport de La Corogne puis partir en direction d'un restaurant sans tarder, si d'aventure les restaurants fermaient tôt... En Espagne le risque est faible.
Dimanche 2 octobre, nous prenons le train pour visiter Saint-Jacques de Compostelle. C'est d'ici que Nicolas doit nous quitter pour rentrer à Orléans. Il aura été un compagnon de mer extra ! disponible, entreprenant, un humour toujours bien calibré et... une résistance au sommeil à noter ! Merci Nico pour ton aide durant cette jolie traversée dans la machine à laver.
Ce lieu de pèlerinage qu'est Saint-Jacques est une très belle petite ville à 70 km de la Corogne. Notons que "Le diocèse de Compostelle concède le certificat du Pèlerinage à Compostelle à tous les pèlerins qui auraient réalisé au moins 150 milles nautiques (280 kms) par mer, dans un esprit de pèlerinage au tombeau de l'apôtre. Ce pèlerinage doit être réalisé en voilier". Et bien nous l'avons fait...Les pèlerins marins que nous sommes passent donc une journée magnifique à Santiago.
Partis de La Corogne à 4, rentrés à 3, nous nous apprêtons à faire la troisième manche de notre périple, après Saint-Brieuc-Brest puis Brest-La Corogne.
Vers les Rias
Depuis La COROGNE, le vent a cessé de souffler… en tout cas durant les journées utiles de voile… Nous avons donc fait des étapes très souvent au moteur, bien malgré notre volonté.
Le second trait de la descente vers Lisbonne, tient au fait qu’il nous a semblé que plus nous nous rapprochions du but plus la navigation était bretonne : brume, pluie, humidité...
Mais à l’occasion de ce deuxième passage dans cette zone, nous avons découvert de nouveaux endroits forts plaisants dans les rias d’Espagne,
D’abord nous n’avons pas échappé à Camariñas, la capitale de la dentelle. Avant d’y arriver, nous avons été mis en condition pour le reste de la descente vers Lisbonne s’agissant de la vigilance à exercer sur les filets. Un peu après Sisargas, nous en avons croché un alors que nous faisions un jeu dans le cockpit. Il a fallu manœuvrer pour se dégager.
L’accueil à Camariñas est toujours inattendu : inutile de s’énerver, le port ne répond pas à la radio (c’est assez courant dans la région) et ce sont les équipages des voiliers qui s’auto-accueillent. Cela avait déjà été le cas en 2017. Cette fois-ci nous l’avons été par un médecin belge et sa famille initialement parti pour faire un tour d’Atlantique ils l'ont limité aux Açores en passant par les Canaries en raison de la contrainte exercée par leur jeune enfant.
C’est une fois les amarres saisies que nous nous sommes aperçus que la « capitainerie » était ouverte, la radio sur « off » gardée par un marinero pourtant très sympathique est très aidant et dévoué, mais pas présent sur le ponton… Dernier commentaire : la soute à GO est vide… nous avons fait un plein limité à 8,5 l !
Ce village ambiance « bout du monde » est presque sans intérêt hormis son port bien protégé, ses ateliers de dentelle et bien sûr la pêche, mais nous l'aimons bien. Nous avons vraiment l’impression de nous trouver au Canada. Comme je n’y suis jamais allé, disons que c’est l’idée que je m’en fait : les forêts vertes étendues tombent dans l’eau calme de la baie.
Le soir de notre passage les restaurants sont quasi tous fermés sauf un où nous avons fait un excellent dîner de poulpes et de morues. Enfin, il convient de noter qu’il y a un atelier mécanique qui travaille pour les bateaux de pêches dans une des rues proches du port. Il est très opérationnel, je l’avais expérimenté il y a 5 ans.
Ensuite nous avons fait cap sur Muros en passant le cap Finisterre. Olivier a été particulièrement impressionné par le cap de la côte de la mort (Costa da Morte). Il est vrai que même par temps calme, cette côte est majestueuse et l’on imagine très bien quel aspect elle peut prendre lorsque le vent d’Ouest se déchaîne.
La sortie de la baie de Camariñas nous fait doubler la pointe de la Barca qui protège le port de Muxia. Sur cette pointe se trouve le sanctuaire de Nuestra Señora da Barca (Notre-Dame-de-la-Barque), lieu de débarquement des pèlerins vers Saint-Jacques. On dit que la Vierge Marie aurait accosté en ce lieu avec une barque de pierre, guidée par des anges, pour encourager l’apôtre Jacques à évangéliser la Galice.
Entre Muxia et Muros, Sea You longe la côte de la mort en passant à quelques encablures du cap Finisterre.
Muros est une charmante bourgade qui mérite bien une halte, d’autant que le maître de port parle très bien français. C’est un vieux bourg logé dans une sorte d’écrin vert dont l'achèvement pourrait être les fougères qui poussent sur les toits... Il ne faut pas manquer d’aller se promener dans les ruelles, ni monter à l’église pour avoir une belle vue de la baie.
L’activité est sans surprise tournée vers la mer et le port bien protégé des vents dominants. Lors de notre passage, peut-être parce que nous sommes dans l’arrière-saison, nous n’avons eu aucun problème pour y passer la nuit.
Nous voulions ensuite nous arrêter aux îles de Cies et avions obtenus le visa pour débarquer et naviguer dans la réserve, malheureusement, nous n’avons fait qu’y passer.
Le vent s’orientant progressivement au Nord-Est 20-25 kts, notre espoir de mouiller dans la baie de l’île Faro s’est évanoui. Pourtant, la tentation était grande car cette plage de Piedra Borron ressemble tellement à un paysage d'île du Pacifique !
Nous avons donc décidé de pousser jusqu’à Baiona (Bayona ?) pour y passer la nuit. Nous n’avons pas du tout regretté.
D’abord, l’arrivée contourne un magnifique et grandiose fort qui surplombe la marina. Nous avons décidé de prendre un poste au Monte-Real club de Yates. Comme souvent sur la façade Atlantique, l’accueil très professionnel du marinero nous a bien facilité les affaires : coup de main sur le catway, remplissage des papiers d’arrivée au bateau, etc.
Cela nous a permis de nous mettre immédiatement en ordre pour faire le tour du fort désormais hôtel 5 étoiles, en passant par le fameux "tunnel" qui traverse le pied de cet ancien fort et dans lequel se trouve tous les services du club nautique. On imagine la garnison « à l’époque »…
Au retour, après avoir admiré la réplique de la Santa Maria du Calvais Christophe Colomb (il est rentré des Amériques par Bayona en 1493), nous nous sommes aventurés dans les salons du club nautique arguant du fait que j’appartenais au YCF. Mais les deux clubs ne sont pas alliés, ce n’était donc pas gagné de pouvoir en profiter ! Le gérant nous a finalement accepté de bonne grâce, malgré le fait d’être sans cravate (cet accessoire n’est semble-t-il pas obligatoire ici), et nous avons passé une excellente soirée dans un cadre très confortable. Le salon et la salle à manger sont couverts de boiserie chaleureuses. Il nous a donc été donné l’occasion d’apprécier le Gin Tonic dans des fauteuils « clubs » devant un bon feu de cheminée. Bref, une ambiance que les Français qualifieront de très club anglais. L'apéritif et le repas ont été succulents... le vin excellent... En conclusion, cette excellente soirée plutôt bien arrosée nous a permis de nous endormir endormir sans difficulté tout en envisageant plus positivement l’étape suivante, celle qui nous a amené à Porto.
Au Portugal
Le moteur sur les flots bleus de la mer d’automne berce mon cœur d’une langueur monotone…
C'est ainsi que le soir suivant, nous sommes arrivés à Porto après une journée assez monotone poussé par le vent de cale. Nous avons choisi de nous installer dans la Marina Douro, celle qui nous avait hébergée l’espace d'une nuit avec Philippine en 2017. L’arrivée de nuit reste un moment particulier guidé par les feux d’alignements en raison du courant dans le chenal .
Arrivés tardivement, c’est le service de sécurité qui nous a accueilli. Sans commentaire. Nous avions eu la capitainerie par téléphone le matin (les employées parlent un excellent français et se mettent en quatre pour répondre à nos sollicitations et par ailleurs, j’ai eu l’agréable surprise de faire les procédures d’entrée avec la même dame qu'en 2017).
Nous profitons du soir pour aller faire un petit tour le long de la rivière.
C’est un peu banal d’écrire que Porto vaut bien plus d’une halte. Avec Cécile, nous avons revisité Porto, en compagnie de notre matelot Olivier. Nous nous sommes faits une joie de revenir sur nos pas et de redécouvrir cette si jolie ville qui souffre toujours d'une certaine pauvreté, laissant un bon nombre de bâtiments à l’abandon, même si de nombreux chantiers réhabilitation sont en cours.
Retenons cette fois-ci parmi les musts : l'ex-église San Fransisco, mais aussi la Torre dos Clerigos qui permet d’avoir un magnifique point de vue sur la ville et le Douro. Bien sûr la cathédrale "Sé" vaut le détour avec le palais épiscopal. Mais l'un des incontournables, c'est la promenade dans la ville avec l'architecture à contempler, les azulejos et l'activité nautique sur le Douro.
En bref, ceux qui ne connaissent pas... c'est une destination proche de la France, bien desservie, raisonnable et superbe.
Et lorsque fut venu le temps de rentrer au bateau, la brume envahissait de nouveau le Douro. Magnifique !
La même chose en film...
La vallée du Douro se faisant envahier par la brume de la mer...
Étape suivante : Figeira da Foz.
Une nouvelle journée de transit pas très amusante, une nouvelle fois dans la brume et au moteur. Mais ne boudons pas le beau spectacle de la sortie du Douro dans la dentelle de brume...
L’arrivée se fait encore de nuit, mais nous étions partis tardivement de Porto. Nous avions eu le port par téléphone le matin et nous devions nous amarrer sur le ponton d’accueil… occupé à notre arrivée par un 47 pieds britannique à destination de Madère.
Ce samedi soir, sitôt amarrés à couple, nous allons dîner dans un restaurant à quelques encablures du port.
Nous découvrons de nuit la ville pour identifier l’église. C’est curieux avec Philippine, la ville nous avait semblé inintéressante. Nous étions passés trop vite. Certes, le vieux quartier ne ruisselle pas de richesse mais il est plutôt sympathique .
Dimanche 9 matin, après la messe nous partons pour une étape relativement courte à destination de Nazaré. Nous avons pensé un petit moment que n’aurions pas autre chose que brume et pétole… la première s’est levée en cours de route, pas la seconde.
L’arrivée en cours d’après-midi nous fait passer par le site des vagues monstrueuses, mais ce n’est pas encore la saison (fin octobre - mars) et nous entrons dans un port très bien conçu pour que la houle n’y pénètre pas. Un beau modèle. Accueil très sympathique, dans un français remarquable, prix très raisonnable, à peine plus cher que Camariñas. Le voilier français devant lequel nous nous amarrons, nous donne un coup de main et s'inquiète de l'attaque par des orques que nous avons subi. Nous les rassurons. Nous découvrons que Picaso a était attaqué par ces animaux le 07 au large du cap Raso, à l'entrée du Tage.
Nous allons nous balader le soir sur le front de mer, au rythme du bruit de la houle qui s’écrase sur la plage. Cécile et Olivier décident d’aller s’y baigner demain.
Nous sommes demain, pendant que les baigneurs sont à l’œuvre, je répare les spots dans le carré (2 sur 6 HS) et dans les chambres (3 autres HS). Mes réserves sont épuisées…
Peniche
Nous larguons les amarres à la mi-journée. De façon très originale, nous sommes au moteur et il fait gris. Devant nous une barre noire nous fait pressentir qu’un peu de pluie se prépare. Vers la fin du premier tiers, le vent de Nord attendu le matin se lève enfin, il est de SSW. Nous sommes donc obligés de tirer des bords quasiment jusqu'à l'île de Berlenga. Celle-ci est couverte d'un chapeau de nuage qui couvre ses hauteurs. Nous passons ainsi le cap Carvoeiro, sous la pluie et… la brume, heureux cependant de ne plus entendre le Volvo. Nous arrivons en soirée à Peniche.
Le port a changé ! une digue protège désormais la petite marina des remous produits par les chalutiers. Elle est cependant bien trop petite pour accueillir tous les plaisanciers de passage. Une petite dizaine de voilier sont à la bouée dans l’entre droite du port. Quant à nous, nous allons nous mettre à couple d’un voisin canadien, un gros voilier de 16 m. Pour ce faire, il nous faut faire un créneau entre les voiliers déjà à couple, qui encadrent Exotic Dream. Il n'y as vraiement pas beaucoup de place... l’équipage peut être fier de cette manœuvre un peu délicate. A l’inverse de l’équipage allemand devant notre proue, nos voisins canadiens sont charmants et très accueillants. Ils ont décidé d’hiberner ici, en absence de place disponible à Lisbonne ! Quant à nous, nous avons la chance d’en avoir trouvé une aujourd’hui.
A la nuit tombée nous allons découvrir la vieille ville située sur la presqu’île et défendue face au continent par une ligne des forts à la Vauban. Ils surplombent une sorte de canal qui sépare la vieille ville du reste. Tout cela ne manque pas de charme !
Toute la nuit le vent de NNE prévu souffle, collant Sea You sur Exotic Dream. Je me demande un moment comment nous allons procéder pour nous décoller de notre voisin. Par chance, il faiblit en seconde partie de nuit et le voisin à la poupe s’en est allé au petit matin.
Et le lendemain… c’est très humide… après avoir réglé notre nuit (18€ ! - jamais nous n’avons eu des tarifs si bas), nous quittons Peniche avec l’espoir de trouver un bon vent de NNE. Il se fait attendre une bonne heure puis redémarre doucement plein nord. Toujours dans la brume, le moteur est arrêté, on lance Spi et Grand-voile ! Le vent forcit doucement jusqu’à ce que lors d’une pointe à 12 kts le spi se déchire entièrement en faisant le bruit d’une fermeture éclaire que l’on ouvre. En 3 secondes, il flotte gentiment sous le vent de Sea You. Je ne peux pas dire que ce soit une surprise, il était bien cuit. Opération de récupération, établissement du génois et nous voilà repartis. Le vent forcit encore, la mer d’arrière devient agitée, quelques dauphins viennent nous rendre visite.
Nous doublons le cap Roca toujours sous la brume, en route vers Raso qui se découvre en 2 temps, 3 mouvements. En prenant la direction de Cascais, nous passons subitement au très beau temps. Extraordinaire ! Le paysage qui se découvre est magnifique avec un soleil bas sur l’horizon qui donne des couleurs et un relief tous particuliers à la côte. Nous sommes désormais par vent de travers tenant entre 8 et 10 kts jusqu’au fort de de San Julião, croisant des gros navires de commerce entrants et sortants de Lisbonne.
Le voilier est préparé pour prendre un poste sur le ponton du Centro Nautiquo de Algés. Dans l’obscurité nous nous apercevons qu’il est occupé et nous mettons à couple d’un catamaran de 40 pieds.
Il ne reste plus qu’à mettre le bateau en condition pour sa mise à terre. Nous faisons cela la matinée suivante. A noter que la cale dans laquelle la grue vient nous chercher est délicate à embouquer car il y a un courant traversier qui cisaille la trajectoire au moment d’y pénétrer… Le voilier est au sec en milieu d’après-midi. Nous n'avons ni rencontré d'orques, ni des baleines. Des dauphins, oui bien sûr.
Quelques réflexions sur le boatyard d’Algés : pas donné, mais bien placé (à 8 km du centre ville en train, à moins d’1 km de la tour de Belem et du palais présidentiel), il n’est ouvert que depuis mars dernier, le plateau technique est remarquable et le personnel très dévoué. Les services sont multiples, dans le bâtiment technique se trouvent un shipchandler très bien achalandé, un atelier moteurs, un électricien, etc. A découvrir.
La dernière soirée à Lisbonne fut l'occasion d'un petit "Lisboa by night"que nous avons parcouru avec plaisir. Nous avons pu faire une reconnaissance sur notre petite cantine Trvessa Primeiro do Forno. Bien que fermée au moment de notre passage, elle est toujours là !
Et le 13 nous avons pris l'avion pour rentrer à Paris.
Fin de la saison !
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