De Cadiz à Gibraltar
- so51seayou
- 26 janv.
- 6 min de lecture
Conformément à la décision prise hie soir, ce 24 matin, nous mettons l'annexe à l'eau pour nous rendre à terre avec la ferme volonté de découvrir la ville. Etape 1 : direction le port de Sherry pour bénéficier d'un ponton pour laisser l'annexe. Avec la marée, l'option de la laisser sur la plage a été évacuée.
Nous voilà en route pour la ville tournant autour du port de plaisance, contournant la plage avec Sea You immobile restant au centre du cercle que nous dessinons. Il fait chaud, le soleil tape fort, c'est long, très long... nous avons sous-estimé la distance pour rejoindre le centreville et décidons finalement de rebrousser chemin lorsque nous abordons les premières maisons d'El Puerto de Santa Maria. Pour aller plus vite et éviter les ardeurs du soleil, nous coupons à travers le petit bois qui longe la route. Le racourci se rne se révèle pas un aussi bon plan que cela car le sous-bois est à la fois sablonneux et vallonné.
De retour sur les quais du port de Sherry, nous nous arrêtons dans une petite superette hors de prix pour ravitailler et retournons sur Sea You en vue d'appareiller.
Etape 1 : Atteindre Barbate
Départ au moteur le temps de hisser les voiles, puis nous longeons le port de Sherry avec ses maisons dont l'architecture et la peinture des façades rappelent Disney Land.
A la sortie du mouillage un gentil vent de nord-ouest souffle qui nous permet graduellement de faire cap sur la Olla, la pointe nord-ouest de Cadiz. Le vent est tel que nous nous apprétons à tirer des bords pour longer la côte vers Sancti Petri et au-delà. Peu après avoir doublé la Olla, le vent refuse puis vire au sud-ouest. Mais la météo nous dit que plus nous descendrons, plus il forcera en restant orienté sud-est en parallèle de la côte. En attendant et le cap franchi, le second moment le plus important d'une journée en mer se présente : l'apéro et le déjeuner. Les conditions sont parfaites, le petit vent propulse le voilier sur une mer à peine ondulée par la houle. Passé Sancti Petri, il est orienté au sud-est, obligeant Sea You à faire un cap divergeant de la terre.
Comme prévu, il se renforce, et l'on sent l'effet de Gibraltar : la mer du vent arrive en ligne droite du détroit, elle affronte la marée et crée de vagues plutôt verticales déferlant par moment.
Comme par hasard, Barbate que l'on doit atteindre est pile dans la direction du vent... Heureusement, il es suffisamment fort pour que nous fassions de belles moyennes sur chaque bords. Sea You avance bravement aux alentours de 9 à 10 noeuds. le premier bord vers la terre nous amène à moins d'un nautique de Conil de la Frontera, au débouché du Rio Salado. L'idée était de virer de bord pas loin d'une cardinale Est au nord d'un haut fond appelé Cabezo de Patria. Pas de chance, nous ne l'avons jamais vu. Nous repartons sur un bord de 8 nm globalement plein sud en évitant avec soin les roches découvrantes bordant le sinistre cap Trafalgar que notre trajectoire encadre. SUr cette allure, nous faisons route de conserve avec un catamaran d'une classe pas très éloignée de la nôtre : quel plaisir de le larguer au près serré !
Le dernier virage nous mène droit sur Barbate avec un vent qui diminue au fur et à mesure que nous nous en rapprochons. Nous y arrivons vers 21h30. Entre 2019 et aujourd'hui, le port n'a pas changé en termes de fréquentation. Il reste des places libres en nombre. La réelle nouveauté réside dans le chantier de plaisance qui s'est édifié sur le terre-plein à main droite lorsque l'on entre dans le port. Là encore l'affluence n'est pas au rendez-vous, en revanche la cale de levage et les grues ont l'air très bien dimensionnées : le chantier donne un air sérieux.
Malgré la nuit qui tombe, un marinero vient nous accueillir pour nous diriger vers un poste d'amarrage. Nous effectuons les formalités d'entrée à Barbate de Franco (le nom de cette station balnéaire a été amputée de sa fin lors de la mort du dictateur éponyme) et sans tarder nous transportons pedibus cum gembus au premier resturant qui borde le port. J'avais comme souvenir il y a quelques années la chaleur écrasante. Elle n'est pas au rendez-vous cette année.
Demain, nouvelle étape nous nous lancerons à toute voile vers Gibraltar, la météo semble le permettre !
Etape 2 : Gibraltar
Départ de Barbate vers 14h00 dans des conditions agréables : vent faible, belle mer et joli soleil. Détail par nécessairement suprenant sur des bords de mer : une petite brume couvre les premières hauteurs du relief.
Au moment d'appareiller ce matin, il est colporté sur le ponton qu'en début de nuit dernière, un voilier a coulé cette nuit non loin de Barbate. l'information n'est pas recoupée et il est trop tard pour monter à la capitainerie pour confirmer l'information. D'ailleurs, quelle plus-value cette confirmation ? Nous sommes partis, nous devons partir, de toutes les façons nous le devions.
C'est la raison pour laquelle la stratégie pour rejoindre Gibraltar est identique à celle que nous avons employée pour transiter entre Faro et Cadiz : garder le plus possible la ligne de sonde des 20 m pour minimiser la rencontre avec nos mais les orques.
Nous avons deux pingers à bord, lors des essais, je n'avais pas bien pris en compte qu'il fallait placer des lests bien lourds pour qu'ils ne remontent pas à la surface dès 5 kts. Moralité : je compte beaucoup plus sur la navigation en eau très ressérée que sur l'émission des pingers dont l'efficacité est plus dirigée vers le dauphins. En effet, il n'est pas dit que la gamme de fréquences émeut l'orque...
Jusqu'à la pointe Camarinal, pétole... La navigation est paisible, nous sommes au moteur, prêts à lancer les voiles. Un petit vent se lève au franchissement de la pointe qui appuie la progression de Sea You sur une mer plate que marque les courants de la marée. L'affrontement des masses d'eau entre Atlantique et Méditerranée ne peut pas ne pas fasciner. Pour autant, nous sommes bien loin de Force 9 et d'ailleurs avec plus de vent, nous n'aurions pas pu percevoir ces phénomènes liquides.
La pointe Camarinal doublée, à deux nautiques au sud, un bateau semble être en "interaction" (pour reprendre la terminologie officielle) avec des orques. Les conséquences ne sont visiblement pas de la même nature que la nuit dernière. Quant à nous, nous sommes psychologiquement confortés dans notre choix de navigation à quelques encablures de la côte. Pout tout dire, au moment où j'écris ces lignes, je ne sais toujours pas s'il y a une stratégie qui prévaut sur une autre...
Le pasage du détroit est magnifique avec d'un côté une brume à la surface de la mer qui fait jaillir au-dessus d'elle le djebel Moussa sur la côte marocaine, de l'autre Tarifa que Sea You contourne avec un vent d'ouest qui commence à forcir et nous pousse vers Gibraltar.
Geoffroy est à la barre, je filme l'arrivée dans la baie d'Algeciras. les derniers nautiques se font à plus de 11 kts : ça farte ! et ce n'est plus de la Brice de Nice !
Comme toute bonne navigation possède son anecdote et qu'aujourd'hui elle ne sera pas la rencontre avec les orques, je raconterai simplement celle qui a déjà failli nous coûter un génois : de nouveau au moment de rentrer le génois, la bosse de l'enrouleur de génois s'emmêle, cette fois-ci sans gros dommage mais dans la confusion je lance le moteur alors que la poignée de gaz est en marche arrière... je sens un bon coup dans l'inverseur. Disons que je ne suis pas escessivement fier de cette manoeuvre qui sera l'objet d'une vérification avant d'entrer dans le port : test de la marche avant/marche arrière/point mort... ca fonctionne. Je ferai réviser la bête durant l'hivernage, il me semble que ce sera prudent, car depuis que j'ai le voilier je n'ai pas inspecter cet organe.
La marina de Queen's way Quay se profile. Nous sommes attendus et placés par l'équipe du port de plaisance, pas de stress pour aller faire les formalités d'accueil à la capitainerie. Je retrouve l'ambiance de 2019. Quel plaisir !
Nous allons profiter des quelques heures de présence dans cete îlot britannique pour que Geoffroy le découvre et que votre serviteur perfectionne sa connaissance du lieu.
Ce sera l'objet du prochain post !
Le supplément du post ou bien pour clôture habituelle : la petite vidéo de la séquence Cadix - Gibraltar !
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