Ce 19 septembre, temps de chien. Il a plu dru toute la nuit. Dans le cadre de la découverte du voilier, on a localisé une fuite sur l'un des hublots sous la capote ! Il a vraiment beaucoup plu et fort.
Au réveil, il pleut encore. Nous émergeons avec une volonté d'appareiller un peu chancelante. Si la MTO est infernale partirons-nous ? Heureusement l'écluse est en fin de matinée, donc on a le temps de se mettre en route. Le café-croissant au bar juste à côté du voilier nous requinque et la pluie cesse.
De retour, nous revêtons nos combinaisons et... c'est parti. Appel sur le canal 12, appareillage (tiens : on a encore perdu le loch !), franchissement du pont tournant et de l'écluse. Tout est humide, tout est glissant.
Nous voilà à la bouée de sortie du chenal... temps gris et pétole, en route au moteur vers Saint-Malo. Au-moins il ne pleut plus. Tiens ! le loch est revenu...
Aujourd'hui, nous allons tout laisser sur tribord : les basses des Dahouetins, la marque Nord des Landas, le cap Fréhel, la marque Nord de Banchenou, en direction de l'entrée du chenal de la Grande Porte. Nous y arrivons vers 16:45, le vent se lève un peu, on envoie la GV et le génois, stoppons le moteur pour faire route en sens contraire, ajuster notre horaire d'arrivée et profiter un peu. Le trois mâts "Français", quant à lui, tire mollement des bords en attendant son heure d'entrer dans le chenal.
Puis l'horaire de la marée nous guidant, nous embouquons le chenal avant le "Français". Cette entrée de Saint-Malo est majestueuse, l'eau bouillonne par endroits.
Entre passer la nuit au bassin Vauban ou au port des Sablons, il faut choisir. Nous nous déterminons pour ce dernier car au moment de l'appareillage, demain matin, nous n'aurons pas d'écluse à franchir, sinon le seuil. Le temps que cela nous fera gagner va nous permettre d'aller à la messe à l'église Sainte Croix dont on aperçoit le clocher depuis la marina.
Arrivés vers 18:45 au port. Je n'ai pas très bien évalué le courant de la marée qui entre dans l'anse des Sablons. Le demi-tour dans l'avant-port ne nous laisse pas un marge folle, mais au final, la manœuvre est propre ! Nous voilà amarré en bout de la panne "B".
Rangement sommaire du voilier pour partir en randonnée jusqu'au centre-ville de Saint-Malo : magnifique soirée intra-muros.
La découverte de l'hôtel San Pedro à un coin de rue ravive les souvenirs d'un séjour effectué dans la région éponyme de République de Côte d'Ivoire.
Ce dimanche 20 matin, nous profitons du temps qui nous est donné pour aller visiter l'arrière-port sur le chemin de Sainte Croix. C'est charmant. On imagine "à l'époque" les grands voiliers au mouillage devant l'anse de Solidor, certains échouant à marée basse. C'est vraiment aussi beau qu'évocateur.
Après la messe, nous revenons à bord de Sea You pour préparer l'appareillage vers Saint-Brieuc. En dédoublant les aussières, une voix d'homme nous interpelle : "oncle Nicolas". Celle-ci vient du chenal de sortie dans lequel se trouve un Surprise rentrant d'un entraînement avec son équipage. Parmi les membres, se trouve Barthélémy, un neveu dont l’œil affûté et réactif me sidère ! Lui et sa famille viennent de s'établir ici depuis quelques semaines. La mer l'a déjà appelé !
Appareillage vers 11h30. L'objectif de ce jour consiste à franchir la première écluse du Légué. Celle de 20h20. Car après, cette nuit, nous devons partir pour Paris.
Bon point, même si le temps est gris, la météo semble nous être favorable : un vent de 10 - 15 kts orienté au NE devrait nous pousser jusqu'à proche de l'arrivée, puis il va tourner NW et s’essouffler un peu. C'est bien ce qui se passe.
Au petit Léjon, nous sommes en avance sur l'horaire. Plutôt que d'obliquer vers le SW, nous décidons de poursuivre vers le nord de Saint-Quay, avant de faire demi-tour vers le Légué en entamant le contournement du plateau de roches face à la ville. Durant ce dernier parcours, nous sommes entourés de dauphins. Ils sont même assez nombreux, certains font des cabrioles. C'est idiot à dire, mais c'est beau.
La marque sud "Caffa" est laissée sur tribord arrière, il reste encore 7 - 8 nautiques à parcourir. Avec le début de soirée, le vent commence à faiblir... va-t-il falloir mettre le moteur pour rester dans les temps ?
Au final, la nuit commence à tomber, au moment où Sea You se présente devant Saint-Brieuc. Nous avons pu éviter de mettre le propulseur en route pour notre plus grand plaisir.
Les préparatifs pour passer l'écluse sont menés de bon train, en même temps que l'on remonte le chenal. La prise de contact avec l'éclusier nous confirme l'autorisation d'entrée. Nous serons 2 voiliers. Cependant, une fois dans le bassin, l'attente est prolongée en raison de l'attente d'un troisième voilier. Il fait nuit noire.
Sortis de l'écluse, il ne reste plus qu'à manœuvrer pour aller reprendre le poste. Le demi-tour au fond du Légué est sportif. L'espace est très étroit et le courant nous porte contre une cale que vient effleurer le safran... Nous l'inspecterons en mettant à terre le voilier.
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