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En route !

Dernière mise à jour : 19 oct. 2022


Dimanche 11 septembre soir, nous nous sommes réinstallés à bord de Sea You, après avoir passé l'été à faire des petits travaux sur le bateau : remise en route du chauffe-eau électrique, dégrippage des haubans, des bouchons des nables, vidange du moteur, collage de l'annexe qui fuyait, réparation non-achevée des poulaines. C'est quand même fort d'en avoir 4 sur le bateau et d'en avoir toujours une hors service.


Un mois auparavant, le 17 août, nous sommes sortis avec nos très bons amis, Isabelle et Geoffroy et leur fils Louis-Ghislain, ce qui nous a permis de tester le voilier dans toutes ses fonctions. Globalement, il fonctionne bien ! Ouf.


Cette journée sans aucun autre but que de sortir avec nos vieux amis nous a permis de reprendre le vent en tirant des bords du Verdelet jusqu'à Bréhat en passant devant Paimpol. Il n'y a pas à dire, Sea You marche bien. A la première écluse du soir, vers 21h00, nous avions une vision des derniers travaux à effectuer avant de partir. Nous avons alors laissé le bateau pour préparer le déménagement.


Nous voilà donc presque un mois plus tard... le déménagement est maintenant loin derrière nous. Les quelques jours qui ont précédés l'appareillage ont été l'objet de nouvelles plongées sur ces fichues poulaines bâbord sans obtenir de résultats tangibles. La première raison de cet échec relatif, c'est que le montage des WC le long de la cloison ne permet pas au tuyau d'évacuation de pouvoir adopter les circonvolutions imposées par l'architecte. Du coup, les visses ont travaillé dans le plastique et ne tiennent plus. Je pense avoir testé toutes les solutions, en vain. Lorsque le plastique a été trop travaillé, il est illusoire de penser obtenir un bon résultat. J'ai donc finalement commandé un nouvel ensemble pour avoir un très beau trône fonctionnel. Bon tout ceci n'est pas très très passionnant, alors passons à la suite.


Après une dernière nuit calme dans le Légué, nous nous sommes levés dès potron-minet pour être en mesure de passer la dernière écluse ce lundi matin, à 09h50. En effet, il fallait auparavant faire bouger un Bénéteau de 50 pieds à couple de Sea You. Son équipage étant absent, j'ai cherché un voisin bénévolant et nous sommes tombés sur le skipper de l'OVNI à poste devant nous. Il nous a bien aidé pour pousser les 15 tonnes du voilier... et cela m'a permis de découvrir notre autre voisin, celui sur lequel nous avons amarré le Bénéteau. Il vit sur ce gros voilier que j'ai toujours vu bâché depuis que nous sommes au Légué. Dans tous les cas, il nous a donné un bon coup de main pour terminer la manœuvre. J'espère que nous ne l'avons pas réveillé...


Il était donc temps de passer à l'étape 2 : l'appareillage.


La voie étant dégagée, nous avons pu facilement larguer les amarres et remonter en marche arrière le port jusqu'au pont tournant. Ce n'est pas très esthétique, mais cela nous a éviter de nous lancer dans un demi-tour toujours un peu délicat dans l'espace serré du chenal avec le courant.

Comme à l'habitude, l'accueil à l'écluse est toujours aussi sympathique que professionnel. En équipage réduit, c'est fort appréciable.

C'est un petit vent d'Est qui nous cueille à la sortie du chenal. Il nous emmène tout naturellement vers Bréhat. Le calcul de marée nous invite à contourner Bréhat pour éviter à notre arrivée le courant contraire dans le chenal du Ferlas. Avec 105 de coefficient, il convient de bien calculer...



Sitôt en mer, la sonnerie du SMS retentit. C'est un message du capitaine du port de Lézardrieux, Yann Burlot, un de mes lieutenants réservistes de la DMD22. Il a pour lui d'avoir servi au 11 Rama, le régiment de la Lande d'Ouée (post "Eté 2021"). Nous avons fait connaissance l'année dernière sur le ponton de Lézard et nous avons bien sympathisé. Pour l'heure, et comme je lui avais dit que nous entamions notre transhumance vers Brest, il surveille par l'AIS grâce à "MarineTrafic les bateaux qui se dirigent dans sa direction. Si l'outil est bien indiscret, il permet cependant aux ports d'anticiper les arrivées. Nous nous appelons et mettons au point les conditions de note arrivée, ce soir.

Le bateau avance bien dans la brise, la mer est calme. L'absence de risées facilite la vue sur un petit groupe de grands dauphins qui vient s'ébattre autour de Sea You. Une fois de plus, c'est magnifique.

Le plateau de la Horaine est contourné par le nord, nous entrons dans le chenal du Trieux poussés par ce vent du Nord-Est sous un ciel plus que menaçant, entre averses drues et éclairs. A hauteur de Loguivy nous affalons juste avant un bon coup de vent et terminons au moteur les 2 nm qui restent à parcourir.


La pluie est de courte durée elle stoppe lorsque Yann vient nous chercher avec son semi-rigide de servitude. Guidés vers le catway d'arrivée, avec son équipe, nous voici bien pris en main pour une manœuvre de port avec 5 kts de courant. Un peu délicat, mais tout ce passe bien.

Ready pour un petit apéro fort sympathique avec Yann, puis dîner BBQ !

Quel accueil Lézardrieux !!!



Le 13, nous repartons à la pleine mer en direction de Roscoff. Le vent est toujours de Nord-Est. Nous serons donc de nouveau poussés une fois les Héaux contournés. Navigation sans histoire en quasi ligne droite. Le port nous avait demandé d'arriver avant 17h30 pour bénéficier de son appui. Bien en a pris à Eole de nous faire arriver à l'heure, car l'amarrage dans ce port plein de courant a été sportif. Le coefficient de marée étant encore très fort et malgré la marche "arrière toute" nous avons eu du mal à maintenir le voilier pour le rapprocher du quai, ce malgré l'intervention de l'équipe de port.

Le soir, nous somme allés dîner "en ville", nous pensions trouver facilement un restaurant. C'était sans compter qu'en cette mi-septembre nous sommes en "hiver" à Roscoff. Il ne reste ce soir qu'un chinois (encore que...) et une ou deux tables peu disponibles. Nous avons donc dîner chinois... quel exotisme !

De retour au bateau, nous décidons de l'option du franchissement du chenal du Four en actant de repartir demain à la pleine mer pour éviter d'avoir à faire la manip d'arrivée que nous avons faite cette après-midi. Nous aurions à la faire cette fois en sens inverse à 4h00 du matin, cette fois-ci sans autre aide que nous même. L'inconvénient de partir à PM réside dans le fait que nous aborderons le chenal du Four dans des conditions de courant peu favorables. Mais j'estime que la mer sera navigable avec notre 51 pieds.


Le 14 septembre au réveil, une brume bien épaisse nous environne. La MTO annonce qu'elle devrait s'éclaircir et disparaître vers 10h00, heure de l'appareillage. Bon... donc à 10h00, elle est encore plus dense qu'à 8. Nous décidons cependant d'appareiller malgré la cinquantaine de mètres de visibilité. Radar et AIS sont en route. Le vent est toujours NNE.

Nous contournons Batz sans voir l'île. Le voilier trace sa route avec toujours ce brouillard qui semble un temps se lever. Les abers sont contournés sans les voir, le phare du Four est aperçu quelques instants dans la brume. Ce n'est que vers Corsen que la terre devient observable. Nous sommes à contre-courant mais maintenons 5 kts au sol dans une petite mer pas très agréable où le courant sud-nord s'affronte à la mer du vent du NE.

Durant la descente du Four, la pompe des WC arrière-TB se rompt. En soi, l'évènement est sans intérêt. J'en ai une en stock, ce qui me permet de la changer, toutes vannes fermées bien sûr. Le remontage se fait sans difficulté. C'est le moment du test de bon fonctionnement. En ouvrant la vanne d'évacuation, j'observe alors un petit jeu sur le passe-coque de la vanne. Exactement comme celui qui m'avait conduit à changer celui des WC arrière-BB cet hier. En y regardant de plus près, il y a une petite fuite. Pas très confortable... J'y mets provisoirement un cataplasme de colle. Il ralentit la fuite sans la stopper.

Après quelques échanges téléphoniques, finalement, je décide de changer notre destination (le club nautique de la marine du port du château) pour le Moulin Blanc qui dispose de l'environnement technique pour opérer.



Jeudi 15 : au levé, nous voici sur la zone technique pour rencontrer le grutier. Nous lui expliquons la situation, il décide de nous intercaler entre deux sorties. A 09h00 le voilier est sur un ber, à 09h30 Yannick, le mécanicien que nous sommes allés quérir chez Brest Marine Service est à l’œuvre pour changer le passe-coque. Nous en profitons pour tester tous les autres. Il n'y en aura qu'un à changer.

A midi, c'est terminé et à 16h30 le bateau est de nouveau à l'eau.

Chapeau l'équipe technique du Moulin Blanc.


Nous laissons ici Sea You pour revenir le 25 septembre, en vue d'entamer la seconde partie du voyage.



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