Nous avons remis Sea You à l'eau le 12 mai dernier, puis l'avons sorti de sa torpeur hivernale en mettant en place le génois, récupérant le radeau de survie après révision bref, prêt à appareiller. Mais entre le WE du 15-16 mai et celui du 22, si nous avions voulu sortir, nous aurions été plus que rincés tant la MTO fut automnale.
La remise en route est toujours ponctuée de surprise. Je passe sur les poulaines qu'il va falloir détartrer pour les unes, ou changer les pompes pour les autres. Je passe aussi sur la pompe à eau douce désamorcée. Je passe aussi sur le traceur A125 qui aussitôt sorti de réparation a rendu l'âme (est-ce que je passe là -dessus !!!!). Donc, jusque-là le lot de mauvaises surprises est bien présent, il va falloir en plus devoir refaire le grip du pont qui s'en va petit à petit.
Pendant ce temps... Nick Nottingham avec Spellbinder (https://travelsofspellbinder.blog/author/nicknottingham/) remontait dans le canal d'Irlande vers l’Écosse, s'arrêtant dans l'Islay puis continuant en direction du canal calédonien.
Ce 29 mai, rendez-vous fut donné à notre ami Olivier pour effectuer cette sortie historique de l'année.
Appareillage sans histoire, passage à l'écluse avec une équipe d'accueil toujours aussi sympa, la sortie du Légué est derrière nous. Un vent faible de Nord nous permet de mettre les voiles en direction du Léjon. Il pleut nous nous abritons sous le taud... oui l'automne est encore là !
Le cap pris, nous enclenchons le pilote automatique. Curieusement, il ne répond pas. J'entends bien le vérin qui chouine mais pas d'action sur la barre.
Ouverture des coffres arrières, plongées dans l'un des deux, tel "l'homme caoutchouc" pour constater que l'axe du PA sur le secteur de barre est rompu.
J'essaye de faire une réparation de fortune. C'est un succès... elle tiendra 20 minutes avant de lâcher de nouveau ! Coup de téléphone à la hot-line pour faire le compte rendu de panne et l'inventaire de la réparation. Amaël dédramatise la casse : elle ne lui est finalement pas si rare que cela. Selon lui, elle est due à un sous-dimensionnement de l'échantillon eu égard à la force du vérin. La semaine prochaine, il va falloir déposer le secteur, y souder une plaque bien épaisse pour que l'axe soit de nouveau à poste et bien tenu.
Le bon côté des choses, c'est que cela ne nous soit pas arrivé au milieu d'une grande traversée ! Et il y a des pannes bien plus dirimantes ! Nous allons barrer toute la journée ! un drame ?
Les grains sont passés, la brume s'est levée, nous avons fini par apercevoir la côte nord de Saint-Quay avant de décider de rentrer !
La redescente dans le fond de la baie de Saint-Brieuc est l'occasion d'apercevoir quelques dauphins et surtout d'essayer le spi. Comme nous avons décidé (peut être plus "compris" !) que nous serions la plus part du temps 2 à bord, j'ai décidé d'investir dans un dispositif facilitant sa manœuvre en solitaire : nous avons acquis un patin d'amure qui a pour vocation de palier à l'utilisation du tangon. Et là ! le spi a été envoyé avec une facilité déconcertante ! Abattu avec une aisance jamais obtenue ! Derechef envoyé... presque un jeu. En tous cas, nous sommes très satisfaits, même si ce dispositif ne remplace pas le tangon plein vent arrière.
Pour rentrer, nous avions visé l'écluse de 20h30, croisant au passage un sablier batave dans le chenal. Les échanges entre l'écluse et Sea You ainsi que le positionnement AIS (portée observée : 47 nm) nous avaient permis de bien anticiper la trajectoire de ce bateau qui occupe toute l'écluse lors de la sortie du port.
La manœuvre de prise de poste s'est faite sans incident si ce n'est qu'au bout du port où nous sommes amarrés, nous avons bien sentis les ailettes de la quille tangenter le fond de vase.
Fin de la partie. Le WE prochain nous ferons de l'entretien à bord sans sortir !